19 novembre 1957
Cher Monsieur Germain,
J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur, mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui,malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.
Je vous embrasse, de toutes mes forces.
Albert Camus
Résumé
La lettre est courte, mais forte. Elle témoigne de la reconnaissance d’Albert Camus à son instituteur et au rôle que ce dernier a joué dans son instruction et dans ce qu’il est devenu
L’instituteur et le professeur sèment des graines… et permettent à des hommes et des femmes de s’accomplir. L’école de la République accueille tous les enfants en son sein, riches et pauvres. Elle est un creuset.
L’instituteur et le professeur aident à façonner le monde de demain par leur
engagement (« efforts », « travail », « cœur »).
Quels sont les mots du texte qui témoignent des sentiments d’Albert Camus pour son instituteur ?
Comment s’exprime la reconnaissance d’Albert Camus ?
Dominique Bernard, assassiné en 2023 et Samuel Paty, assassiné en 2020, pour avoir enseigné.
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